Les outils pour préserver le bocage sont nombreux, mais insuffisants, et pas sans risques d’effets pervers. L’enjeu principal : soutenir les installations de paysans pratiquant une agriculture durable.
Déployée sur tout le territoire breton, la fibre occasionne d’importants dégâts sur les haies. Les chantiers de coupes, souvent mal préparés, sont d’autant plus difficiles à anticiper qu’ils échappent aux règles imposées aux agriculteurs et aux communes pour protéger les arbres.
En théorie, les haies sont protégées. Dans les faits, pas grand-chose ne freine leur arasement. Les sanctions restent rares et faibles et le pouvoir de police difficile à assumer. De surcroît, suite à la mobilisation agricole des dernières semaines, le gouvernement a annoncé vouloir réduire les normes s’appliquant aux haies.
Le bocage est globalement en mauvais état. D’importants arrachages de haies ont lieu en Bretagne dans des zones jusque-là préservées, en raison de l’agrandissement des fermes.
Le bocage est un levier incontournable face au dérèglement climatique. Mais les agricultrices et les agriculteurs, de moins en moins nombreux dans les campagnes, sont trop peu aidés pour en assurer seuls la gestion. Les haies, devenues des obstacles pour travailler la terre, sont trop souvent laissées à l’abandon ou arrachées.
Le bocage du nord-ouest de la France est un allié précieux face au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Les arbres de ses haies rendent de multiples services : ils modèrent les températures, protègent les cultures du vent et de la sécheresse, préviennent les villages des inondations en retenant l’eau dans les sols… Autant de services environnementaux qui profitent à la collectivité, mais dont le coût de gestion repose presque uniquement sur les agriculteurs.
Avec sa concentration record de méga-porcheries, la commune finistérienne de Plouvorn est un symbole de l’intensification de l’élevage et de ses conséquences. Enquête sur un coin de Bretagne où rien n’échappe aux cochons. Ni l’eau, ni l’air, ni la mairie.
En France, près de la moitié des cochons élevés de façon industrielle le sont dans le Finistère. Splann ! a enquêté sur les champions de cette industrie hors-sol et sur les limites de la démocratie environnementale.
Près d’un quart des nouveaux agriculteurs bretons s’orientent vers une agriculture plus durable autour des circuits courts, du bio, du maraîchage et des élevages atypiques comme ceux de races locales. Cette nouvelle génération se heurte au mépris d’agriculteurs dominants, ceux de la filière lait et de la production hors-sol.
Le foncier agricole est limité. Pour obtenir les parcelles désirées, il faut jouer des coudes. Appels téléphoniques répétés, menaces, dénigrement, intimidations, tous les coups sont permis pour éliminer un concurrent. Mais il faut rester discret, pour que, surtout, les services de l’État ne s’en mêlent pas…
La Safer est l’arbitre du foncier en France, mais son sifflet est grippé. Au point qu’elle ne parvient ni à empêcher un accaparement des terres agricoles, ni à installer 1.000 agriculteurs par an comme le souhaite la région Bretagne. Le « clientélisme syndical » renforce la tendance à l’agrandissement et freine l’arrivée de nouveaux agriculteurs.
Au-delà de 180 hectares, une ferme est considérée comme trop grande par les services de l’État. Pourtant, certaines exploitations dépassent 1.000 hectares, l’équivalent de vingt fermes moyennes. Petit à petit, l’agriculture familiale disparaît au profit d’une agriculture de firme, entraînant une désertification des campagnes. Le gouvernement, lui, est dans le déni.
La Bretagne veut installer un millier d’agriculteurs par an, d’ici 2028. Aujourd’hui, un peu plus de 500 parviennent à lancer leur activité chaque année, tandis que d‘énormes fermes se dessinent au détour de complexes montages juridiques. Des exploitations de 1.000 hectares, parfois 1.400 hectares. Celles de plus de 200 hectares deviennent monnaie courante. En dix ans, leur nombre a doublé dans tous les départements bretons.
L’histoire de l’arrivée sur le marché européen et français de l’implant Essure est symptomatique d’un système de certification laxiste, que l’ANSM, autorité sanitaire française, n’a pas été capable, avec son système de surveillance, de contrer.
Une expertise commandée en 2017 par l’Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM) pointait déjà des risques importants de défectuosité de l’implant de stérilisation définitive Essure commercialisé par Bayer, ainsi que les risques de réaction des femmes implantées. Elle n’a jamais été rendue publique. Splann ! se l’est procurée.
Malades, handicapées, leur vie parfois brisée, les victimes de l’affaire des implants contraceptifs Essure mènent leurs propres recherches afin d’obtenir des réponses. En Bretagne, deux femmes bousculent les autorités sanitaires.
Depuis des années, des milliers des femmes alertent sur le calvaire qu’elles vivent et qu’elles attribuent à la pose des implants Essure, deux petits implants de contraception définitive. Mais, à ce jour, le fabricant conteste tout problème de sécurité du produit. Un document interne commandé en 2017 par les autorités sanitaires, jamais rendu public, pointe un risque de défectuosité lié à la composition des implants. Splann ! se l’est procuré.
Vous aimez qu'on vous fasse la lecture ? Inès Léraud, Morgan Large... Splann ! vous a dégoté les meilleures voix pour plonger dans nos enquêtes.
Enregistré au studio Near Deaf Experience
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